Attention, monument en vue ! Bien connues des amateurs d'animation japonaise et plus généralement de fantasy ou de jeux de rôle, voilà que les fameuses Chroniques de la Guerre de Lodoss reviennent en France, mais cette fois sous la forme de romans, à l'origine de toute les déclinaisons de la saga.
Le premier tome, La Sorcière grise, vient de paraître sous l'étiquette Calmann-Lévy/Kaze, célèbre éditeur des versions animes. Alors qu'en dire, lorsque l'on découvre le roman après son adaptation ? En général, on est souvent moins déçu que dans le cas inverse, et pourtant, on demeure dans une certaine incertitude après avoir refermé ce roman.
Soyons clairs : si vous ne pouvez plus supporter l'heroïc fantasy, passez votre chemin. Le roman a beau être l'oeuvre d'un japonais, il aurait pu être signé de n'importe quel auteur européen ou anglo-saxon. Il faut dire que le monde de Lodoss est diablement inspiré de notre Moyen-Âge, la magie en plus, ce qui n'a donc rien de bien original. Les personnages ne dérogent pas à cette règle, avec la constitution - rapide au possible ! - d'un petit groupe d'aventuriers disparates, au caractère bien défini. Il en va de même avec le scénario, balisé, et enchaînant cela dit les péripéties à un rythme soutenu, voyant évidemment les membres du groupe gagner en expérience à mesure que les combats défilent, et que le destin du monde semble s'assombrir.
Pour celles et ceux qui connaissent déjà Lodoss, le roman propose, en tout cas sur la partie équivalente à celle que l'on retrouve en OAVs, des scènes inédites. Néanmoins, toutes ne sont pas pour autant indispensables : un affrontement contre un Croc-Dragon, à savoir un guerrier-squelette, n'apporte pas grand chose à l'intrigue, sinon illustrer le bestiaire de cet univers. Mais qui aurait pu se douter qu'au début de cette saga, Parn avait déjà servi deux ans en tant que mercenaire ?
Et si la plume de l'auteur se montre plutôt banale, peu aidée par quelques lourdeurs et répétitions - la difficulté de traduction dans certains cas ? - l'ensemble affiche malgré tout une belle vigueur, et se montre assez distrayant. D'autant qu'il s'agit d'un premier tome. Rappelons aussi que ce roman est née d'une initiative visant à promouvoir le jeu de rôle sur table au Japon, une information qu'il vaut mieux garder à l'esprit.
Bref, si Les Chroniques de la Guerre de Lodoss ne font pas aussi impression que lors de leur arrivée en dessin animé il y a plus de 10 ans maintenant, les amateurs y trouveront leur compte. Et ajoutez + 1 à la note si vous avez en tête les images et la musique de ces OAVs tout en lisant la prose de Ryo Mizuno...
— Gillossen