Premier roman des éditions Octobre qui ne soit pas signé de la plume du duo Grimbert/Françaix, ce Crépuscule des Aveugles marque l'arrivée de l'auteur, connu pour ses polars ou ses ouvrages jeunesse dans l'arène de la fantasy dite adulte...
Non, il n'est pas question ici d'érotisme, mais simplement d'un récit qui ne vise pas spécialement les plus jeunes. Néanmoins, on voit bien les adolescents se plonger tout autant que d'autres dans cette lecture.
Une chose à noter d'emblée, une fois la dernière page atteinte, ce roman se lit très vite. On peut largement en venir à bout en une soirée. Est-ce un mal ? Il faut dire que l'on a un peu de mal à cerner ce livre, et son potentiel. Après quelques pages plantant le décor, on entre très vite dans l'intrigue, pour ne plus en sortir avant sa conclusion. Le trio de "héros" se constitue tout aussi rapidement, et les évènements s'enchaînent sans temps mort, l'auteur nous proposant diverses destinations, tout autant d'occasions de nous présenter son univers, sombre et crépitant.
Sheelba et Kaylan forme un couple vivant, avec une existence ne tournant pas uniquement autour de leur mission, et le nain mercenaire, figure cliché s'il en est, n'est pas aussi plat que l'on pourrait l'imaginer de prime abord.
Bizien tient son histoire sans dévier de la route établie au départ, et nous propose même durant le dernier acte quelques surprises, dont on se demande d'ailleurs quelles solutions il va nous proposer par la suite, et ce dès le tome 2, La Complainte de Sombrevent.
On se retrouve donc là avec un monde plutôt travaillé si ce n'est révolutionnaire, des personnages auxquels on peut s'attacher facilement (même si certains devront s'étoffer, tels que le Gris-Mage ou son rival Alen Dhor...), et une histoire qui se lit sans anicroche.
Malgré tout, on ne peut s'empêcher de se dire qu'il manque quelque chose, comme si certains éléments étaient demeurés à l'état de brouillon, et ce premier tome une introduction cossue mais limitée.
La suite devra s'affranchir de ces réserves et approfondir les choses pour nous convaincre pleinement à l'échelle du cycle !
— Gillossen