Ghost Talkers

La Première Guerre Mondiale, des fantômes, une Mary Robinette Kowal qui fait son chemin dans le paysage US depuis quelques années… Emballez, c’est pesé !
Et ce Ghost Talkers est surtout réussi. Du rôle des fantômes en temps de guerre – une belle et terrible trouvaille – en passant par les histoires intimes de ses personnages ou les mystères sous-jacents du monde plongé dans les ténèbres qui les entoure, tout s’articule avec un certain bonheur, en tout cas pour celui des lecteurs, qui plus sans se perdre en temps morts et en développements superflus, puisque l’ouvrage en question dépasse à peine les 300 pages. 
L’auteure quant à elle peut même se permettre quelques clins d’œil, à Tolkien ou à Doctor Who, ils passent tout seuls et ne nous sortent pas de l’action. Si l’on devait tout de même chipoter, on pourrait sans doute considérer que la mécanique du récit est presque trop parfaite et que celui-ci se fait de temps à autre mécanique, une impression parfois soutenue par des conversations de type «  rappels de l’intrigue » un peu forcées. 
Dans le même ordre d'idée, si le roman se révèle sans temps mort, la fin n’en est pas moins de nature un soupçon frustrante. Sans aller jusqu’à la qualifier de précipitée, le lecteur n’a pas forcément le temps de se laisser embarqué pleinement, en tout cas sur un plan purement émotionnel, pourrait-on dire. 
Un roman rondement mené, accessible à tous et soigné dans sa reconstitution d'une époque altérée, avec juste ce qu'il faut d'astuce et de maîtrise de son sujet. Sans doute pas un candidat au titre de meilleur roman de l'année, mais assurément un futur bon souvenir de lecture pour celles et ceux qui se laisseraient tenter à l'occasion ! 

— Gillossen