Voilà un curieux récit, aux accents de conte moderne, à la fois poétique et grave. La maison penchée raconte plusieurs histoires : celle d’une chatte et de ses petits qui ont trouvé refuge auprès d’un vieux chien, celle d’une vieille femme-serpent, entre présent et passé, et celle d’un homme mauvais et méchant, qui vit isolé avec ses obsessions dans le bayou.
Le texte lui-même est particulier et joue avec les répétitions. Cela n’est jamais pesant mais renforce au contraire le côté hypnotique et lancinant du récit. Le roman est construit avec de courts chapitres, qui alternent les points de vue des différents personnages et les diverses émotions qu’ils suscitent. Le décor lui-même semble presque personnifié, que ce soit cette fameuse maison penchée, les différentes variétés d’arbres ou même une « simple » jarre en terre cuite. Dans les marais, se nouent des histoires d’amour, de vengeance, de trahison ; il y a de l’amertume, de la rancœur, de la douleur, de l’espoir et des ronronnements. Il se dégage de l’ensemble un bouquet d’émotions auquel on ne peut rester indifférent, mais il sera sans doute un peu difficile à aborder pour les « petits lecteurs ».
— Erkekjetter