Autant le dire tout de suite pour éviter les malentendus : ce cycle n'est pas un chef-d'œuvre, ni même une excellente surprise, mais vise simplement à créer une histoire correcte sans prétention ni grande originalité.
Après avoir assimilé ce constat, le second livre en lui-même est loin d'être mauvais avec une amélioration sensible par rapport au premier qui mettait laborieusement les évènements en place. Désormais les acteurs sont posés et leurs motivations apparaissent peu à peu au fil du récit pour créer un écheveau d'intrigues à démêler à l'échelle d'un monde.
Si certains personanges sont hélas trop manichéens comme l'Exégète dans le rôle bien connu du sempiternel chef religieux retors et sans pitié, d'autres heureusement relèvent le niveau avec notamment Ajir le troll aux motivations complexes ou Finrad, l'ancien roi réveillé de son long sommeil qui décide de reprendre les choses en main.
Les héros adolescents pour leur part ne gagnent pas ici en profondeur et ne deviennent pas plus sympatiques pour autant (surtout Evan), mais l'intérêt à leur sujet est indéniable (là encore, surtout Evan). Qui est l'Ost-Hedan ? Qu'est-il sensé se passer pour eux au passage de la septième étoile ? L'un d'eux est-il réellement dirigé par les chaosiens ? Toutes ces questions encore sans réponses contribuent à rendre ce récit agréable et intéressant à suivre avec là encore de très bons morceaux de lecture et moins de passages monotones comme il y en avait dans le premier.
Alexandre Malagoli maîtrise son sujet à défaut d'être très original, et son écriture déliée donne une certaine vivacité à l'histoire tout en aménageant des passages sérieux alternant avec des moments plus légers.
Ce second tome reste donc dans la même veine mais avec un intérêt légèrement accru et la correction de certains défauts flagrants au premier tome. La série s'adresse surtout à un public d'adolescents et à la rigueur de jeunes adultes, mais le caractère classique et parfois enfantin du récit risque de bloquer les lecteurs amateurs d'histoires plus matures.
— Belgarion