Les éditions Nestiveqnen, sont un peu moins sur les radars mais toujours bien présentes, ne les oublions pas.
Si cet éditeur est moins prolifique, son catalogue regorge de livres qui méritent le coup d’œil. Nadejda en est un bon exemple. Par ailleurs, Olivier Boile est un des auteurs phares de la maison, quatrième ouvrage signé chez eux, avant le cinquième qui arrivera en septembre prochain. Plonger dans Nadejda, c'est avant tout une belle manière de se dépayser. L'auteur nous immerge dans la Russie au début du XIe siècle, en 1015 précisément.
On peut d'ores et déjà souligner la rareté de ce type de contexte en fantasy, quasi inexistant pour ne pas dire plus. A une époque particulière, pleine de dualités, entre les croyances païennes et la montée du Christianisme nous allons vivre un véritable voyage historique au cœur de la Sainte Russie et même au-delà. Au début de chaque chapitre, une petite carte est judicieusement greffée pour nous permettre de mieux apprécier la situation géographique. Et ça tombe bien, puisque l'alternance des points de vues défile aussi vite que les pages se succèdent. Tour à tour nous allons (re)découvrir des personnages historiques de l'époque et ou croiser des figures légendaires de la poésie épique de la Russie ancienne, la byline. Notamment, Ilya de Mourom et Erouslan, deux Bogatyrs ou chevaliers célèbres pour leurs exploits. Ils vont se prêter mutuellement serment, afin de retrouver chacun quelque chose de grande importance quoique différent, dans tous les cas à découvrir.
Le roman jongle à la fois entre les intrigues politiques, portées par des personnages secondaires solidement dépeints, et la riche épopée de nos deux protagonistes, à la fois complémentaires et opposés. Des Amazones indomptables à un géant de pierre, les mythes s'entremêlent à l'histoire pour mieux nous émerveiller et nous confondre.
Si certaines scènes tombent parfois dans la facilité, que la brièveté du texte et ses 321 pages ne permettent pas de développer plusieurs points autant que désiré, c'est bien un sentiment de satisfaction qui l'emporte une fois le livre refermé. Livre illustré par Pierre Droal, qui nous propose une scène emblématique de l'ouvrage. Quoi qu'il en soit, cette sortie hors des sentiers battus est à la fois plaisante, intéressante et tout à fait recommandable.
— Tzeentch