Difficile de pas évoquer la genèse de ce roman quand il s’agit de donner notre ressenti car, comme l’autrice le dit elle-même dans sa postface, elle l’a d’abord pensé comme un diptyque avant de perdre la clé USB sur laquelle était enregistré son premier jet. Et lorsqu’elle lui a été rendue, Claire Krust l'a complètement retravaillé pour en faire un seul tome.
En résulte un roman où les péripéties s’enchaînent à grande vitesse, sans temps mort alors que l’intrigue pourrait quelques fois souffler un peu. Cet effet est aussi accentué par le style, avec beaucoup de dialogues et une plume très fluide et lisible tandis que le système de magie, fonctionnel, et l’univers sont juste esquissés en toile de fond alors que les enjeux géopolitiques sont pourtant prégnants dans la seconde partie de l’histoire. Les pages se tournent donc à grande vitesse, ce qui n’est pas en soi un défaut, au contraire.
L'événement déclencheur de l'intrigue intervenant très rapidement, les deux protagonistes, deux jumeaux, se retrouvent entraînés dans une quête de vengeance et de rédemption, bien loin de leurs aspirations initiales. Si leurs réactions peuvent parfois paraître abruptes, l'autrice parvient à leur donner de la crédibilité en les enchâssant dans un monde où rien n'est complètement noir ou blanc et chacun suit ses propres intérêts. On est donc constamment sur un fil et plongé dans les luttes intestines de nos héros auxquels l'attachement se fait naturellement ainsi qu'à la galerie de personnages secondaires bien campés.
Un dernier mot sur le décor dans lequel ils évoluent, on devine l'inspiration celtique du monde ainsi que du Rohan pour les Hautes-Terres et cet attelage se marie finalement bien avec cette relecture de la figure du golem, lui issu de la mythologie juive.
Claire Krust nous livre donc une œuvre rythmée, avec des personnages forts que l'on verra évoluer très voire trop vite, ce qui nous laisse un drôle de goût en bouche. Plutôt agréable, comme celui d'une douceur trop rapidement évaporée.
— terriblius