Voilà un titre de cycle qui semble déjà tout résumer à peine le premier tome terminé...
The Black Coast, premier roman de Mike Brooks, auteur anglais, est un roman qui se livre pas facilement, mais pas forcément pour les bonnes raisons, malheureusement. On attend longtemps, trop longtemps qu'une structure d'ensemble se dégage, que ce soit du côté de l'intrigue proprement dite ou même des interactions entre les nombreux personnages, mais on attend donc surtout en vain.
Même si l'on peut finir par se prendre au jeu en cours de route et en particulier une fois franchi le cap des deux premiers tiers, le plaisir de lecture ne nous entraîne jamais vers les sommets de la fantasy épique, alors que les batailles ne manquent pas par exemple, et que les ingrédients sont là (des dragons, des méchants, des alliances improbables, etc, tout y est). En fait, des pans entiers du roman semblent presque surgis d'un autre livre, beaucoup plus Jeunesse dans le ton et le propos, et ce contraste s'avère plus gênant qu'autre chose.
C'est le roman entier cela dit qui manque clairement de subtilité, dans ses personnages donc (pourtant sympathiques pour beaucoup), mais aussi dans son propos. Peu de nuances, un univers écrasé par les questions politiques illustrant bien davantage la voix de son créateur que celle de ses habitants dirons-nous et le potentiel de l'ensemble se retrouve tout bonnement étouffé. Il ne suffit pas de s'interroger sur le genre (questions bien légitimes au demeurant) pour créer une histoire qui, en elle-même, tienne la route sur la longueur.
C'est dommage, car les attentes, si elles sont bien présentes - un résumé classique mais efficace, des recommandations entre autres venues de Django Wexler - ne donnent pas au bout du compte un résultat pleinement concluant et le souffle que l'on espérait ne dépasse jamais l'équivalent d'une petite brise.
— Gillossen