Druss la Légende marque le retour de Druss dans le second roman de David Gemmell lui étant consacré à être traduit en langue française... Après une présentation des autres héros de ce maître de la Fantasy britannique, Bragelonne est donc revenu à celui qui symbolise jusqu'à ce jour son plus grand succès comme l'icône de Gemmell, Druss.
Si dans Légende, Druss défiait la mort, cette fois, c'est plein de vie et de fureur qu'il affronte les premières épreuves d'une longue vie. La quête de Rowena occupe une bonne partie du roman, mais à côté de cet objectif que Druss ne perd jamais de vue, de nombreuses histoires subalternes viennent se greffer, nous permettant de découvrir par la même une galerie de personnages toujours entre ombre et lumière, comme Gemmell sait si bien les peindre. L'auteur met d'ailleurs son héros en scène avec une maîtrise parfaite des différents ingrédients qui ont fait sa force, bien plus aboutie qu'avec Légende, qui paraît presque fade et simplet en comparaison.
D'autant plus que les éléments épiques sont à leur paroxysme, avec des affrontements entre empires, des démons gigantesques dévastant un camp, un voyage au pays des morts... La liste est trop longue.
David Gemmell demeure aussi intransigeant que par le passé, ne facilitant pas l'existence de Druss sous le fallacieux prétexte qu'il est un héros, (d'ailleurs, plusieurs passages font écho à la façon dont les légendes sont souvent contrefaites) et nous démontrant qu'un adversaire n'est pas forcément un ennemi et qu'une femme peut aimer deux hommes aussi sincèrement l'un que l'autre. Ah, qu'on est loin des contes de fées ! Pour autant, Druss demeure un personnage très moral, intraitable sur les questions de droiture et de courage. S'il fallait faire un reproche, un tout petit reproche, ce serait sur la forme, et une description des combats à mains nues devenant rapidement pesante dans ses longueurs.
Mais au final, Druss la Légende est, dans sa catégorie, un roman à ne pas manquer !
— Gillossen