Celui qui devait mourir est le premier tome d’un diptyque pour grands ados, La Malédiction de la famille Hawthorne. Et il sera bien difficile, au cours de la lecture, d’oublier quel est le public cible : ça sent fort les années lycée. Donc, d’emblée, si vous n’aimez pas trop quand l’aspect ado/YA est prégnant, mieux vaut passer votre chemin. J’ai pour ma part trouvé dans ce roman des saveurs qui m’ont rappelé la trilogie du samedi, quand étaient programmées des séries comme Charmed, Buffy ou Roswell.
Ici, la magie existe bel et bien, même si peu de gens le savent, et elle rappelle d’ailleurs un peu ce qu’on pouvait trouver dans Charmed. La famille de Miles s’occupe principalement de fantômes et de diverses manifestations désagréables dues à des morts mécontents. La mère fabrique des amulettes de protection et autres préparations occultes, à base de pierres semi-précieuses, de sel noir, d’herbes aromatiques et d’épices. Miles, lui, est empathe, ce qui lui permet de ressentir les émotions des autres, mais ce n’est pas le seul pouvoir existant – tous sont des dons innés.
La mise en place est un peu longuette, même si elle se justifie assez par la position des deux protagonistes principaux, membres de familles rivales et prédisposés à se détester. Toutefois, cela donne une certaine lenteur au récit et une première partie plutôt molle du genou, avant un coup d’accélérateur. L’histoire devient alors un peu plus prenante, du moins plus animée. La fin, pour sa part, est clairement un appel du pied pour donner envie de lire la suite. Cela dit, peu de surprises viendront émailler le déroulé de cette enquête mêlant magie et histoires/secrets de famille.
La dynamique entre les personnages est elle aussi assez convenue : Gabriel, l’agaçant fils de riches qui ne se prive pas d’étaler son mépris, Miles, phobique social plutôt introverti qui va peu à peu gagner en assurance et oser s’affirmer un peu plus. Ce sont peut-être les proches de notre duo qui sont les plus intéressants, Charlee, la cousine de Miles, ou encore les deux frères de Gabriel, mais ce sont des personnages très secondaires. Pour le coup, l’aspect familial est plutôt bien rendu, les Hawthorne et les Warren ayant chacun leur mode de fonctionnement particulier, leur dynamique interne – et leurs difficultés spécifiques.
Du côté de l’écriture, on ne pourra pas compter sur un style ébouriffant ou particulièrement savoureux. Nous sommes sur du contemporain somme toute classique, avec de petites touches d’humour. Rien qui permette au livre de vraiment sortir son épingle du jeu.
Dans l’ensemble, il ne faut donc pas s’attendre à quelque chose de renversant avec ce roman. Sans être un mauvais livre, Celui qui devait mourir ne se démarque pas particulièrement, mais il propose une lecture qui pourra divertir les amateurs d’histoires d’ados dans une ambiance un peu sombre.
— Erkekjetter