L'Homme de Jérusalem, c'est de la Fantasy dans un cadre Western, un peu comme le jeu de rôle Deadlands pour ceux qui connaissent, ou les RPGs Wild Arms sur Playstation pour d'autres. Sauf que contrairement au premier nommé, il ne s'agit pas d'un XVIIIe siècle revisité, avec esprits shamans et Indiens fantômes... Non, si l'on se bat à coups de pistolets à six coups dans ses contrées désertes ou au contraire remplies de brigands, nous ne nous trouvons pas aux États-Unis. C'est le monde entier qui a souffert du basculement de la Terre sur son axe...
A la lecture de la quatrième de couverture, vous l'aurez compris, dans ce nouveau roman, David Gemmell fait du... Gemmell bien sûr !
On retrouve donc tous les thèmes qui lui sont chers : un héros solitaire qui va au bout de ses certitudes, une femme en danger, des compagnons troubles, des méchants très méchants... Quoi de neuf sous le soleil ? Le cadre, plus original que la moyenne, et l'histoire elle-même malgré les apparences, le scénario étant plus ambitieux que dans un Légende ou un Waylander. Pour être honnête, j'avais juré que je ne me laisserais pas prendre à ce petit jeu. Cette fois, je n'allais pas tomber dans le panneau aussi facilement ! Et puis, ainsi que je l'ai remarqué, le charme âpre des récits de Gemmell a encore opéré. Au contraire de me lasser, chacun de ses romans me plait plus que le précédent. C'est inexplicable. Mais l'on partage la quête de Shannow et son obstination, on est fasciné par la folie brute des Enfants de l'Enfer, on comprend les réticences de Batik, ou l'on apprécie le courage humble de Griffin, on regrette que l'Arche connaisse le sort qui est le sien... Bref, le lecteur est pris irrémédiablement dans l'histoire tissée par l'écrivain anglais, qui entrecroise différentes intrigues toutes reliées les unes aux autres par le biais de personnages tout en saveur, et en tous les cas, toujours bien construits, même en se basant invariablement sur des modèles archétypaux.
Voilà donc un roman qui n'a aucune raison de décevoir les fans de David Gemmell, et qui pourrait bien lui en rapporter quelques nouveaux !
— Gillossen