Nous retrouvons pour ce second tome du Cycle des pierres de sang un homme de Jérusalem toujours en quête de la cité tant convoitée. Et se posant bien des questions, voyant sa foi plusieurs fois remises en question.
Alors que le premier roman que David Gemmell lui avait consacré nous faisait découvrir une autre de ses figures intransigeantes et taillée dans le roc que l'auteur anglais semble particulièrement affectionner, nous pénétrons cette fois les failles et contradictions de Jon Shannow. Bien qu'il soit lui aussi un héros solitaire et mortel, il apparaît tout de suite plus sympathique et "abordable" qu'un Druss ou Waylander, avec qui il partage pourtant des blessures similaires.
De façon plus générale, il faut admettre que ce tome, bien qu'il contienne son lot d'actions violentes, n'est pas aussi âpre que d'autres oeuvres de Gemmel. Là encore, peut-être parce que l'auteur axe son récit sur le principe de la foi, et base son histoire sur ce monde de western post-apocalyptique, qui s'enrichit encore cette fois, avec l'évocation du premier basculement du monde, et les nombreux passages s'attardant sur la civilisation de l'Atlantide, 12000 ans avant les évènements narrés ici, avec le mur, et la mystérieuse Epée de Dieu.
A ce sujet notamment, des personnages issus du premier tome ressurgissent, et c'est jusqu'à la dernière seconde que l'intrigue de Gemmell nous fait haleter, utilisant à nouveau des choses bien connues de notre monde pour leur donner une dimension toute différente, tel le Titanic du premier tome.
Avant de se conclure sur un final qui aurait presque un goût d'happy-end étonnant. Presque.
— Gillossen