Lundi matin, 4h10...
Une nuit chaude, trop chaude... Réveil en sursaut. Y aurait-il un livre à portée de main pour tenter de me rendormir ? Ah, voyons, Dark Moon, de David Gemmell, sorti le jour-même en librairie ! Même jour, à peine une poignée d'heures plus tard, 8h30... Je viens de terminer Dark Moon. Vous l'aurez compris, pour se rendormir, on peut facilement trouver mieux qu'un Gemmell ! En soit, tout est déjà dit avec cette simple anecdote ! Une fois encore, le charme a opéré : une fois que vous ouvrez un roman du grand anglais, c'est fini, c'est trop tard. Vous avez beau - de temps à autre - trouver une quelconque remarque à faire, vous ne pouvez vous empêcher de tourner les pages, même lorsque vous vous dîtes qu'il serait temps de s'arrêter. Allez, une autre, et encore une, puis le chapitre entier... Et pour l'occasion, on peut dire qu'avec Dark Moon, Gemmell réussit un joli coup.
Certes, il s'éloigne un peu de ses figures solitaires qui l'ont rendu célèbre, telles que Druss ou Waylander, mais le schéma n'en est que plus plaisant. Tarantio, avec qui le récit débute, pourrait passer pour le héros, mais cette fois, nous suivons bel et bien quatre destinées différentes à l'importance équivalente. Et non plus un héros fatigué autour duquel gravitent d'autres personnages, certes parfois plus que de simples figurants, mais jamais à son niveau. Pour le reste, Gemmell est fidèle à lui-même, dans le récit de ce monde en guerre, du réveil de créatures démoniaques par la faute de la folie des hommes, d'une tragique histoire d'amour, de relations d'amitié ambiguës... Il est sobre, direct, souvent dépouillé, mais ne triche jamais sur les sentiments humains, qu'ils soient bons, ou mauvais. Évidemment, si vous aimez les histoires de preux chevaliers sans peur et sans reproche, vous n'apprécierez pas forcément Gemmell, mais ça serait une erreur.
Surtout que Dark Moon présente l'avantage indéniable d'être une histoire complète en un seul et unique tome, contenant tous les ingrédients d'une Fantasy divertissante et qui sait vous prendre aux tripes. Le genre de romans dont on se souvient quelques années plus tard toujours avec plaisir même si sans souvenirs très précis.
— Gillossen