Megan Lindholm et Robin Hobb partagent la même identité.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, la couverture et chaque page de ce livre sont là pour vous prévenir. De l'aveu même de l'autrice, certains de ses fans apprécient également ses deux styles de récit, d'autres non. Et sans tenir plus que cela à la comparaison, il faut bien l'évoquer. Le changement de pseudonyme n'est pas vain.
Dans ce roman au cadre contemporain, Lindholm nous invite donc à suivre le parcours du Magicien, un homme brisé, dans les rues de Seattle. Tout commence par des tranches de vie, des instantanés, au parfum mystérieux. Une manie pour le café, une attention toute particulière pour les pigeons... La magie de cet homme est particulière, tout autant que celle des autres magiciens arpentant les rues de la cité d'émeraude...
Se greffe à cela une intrigue principale plutôt décevante, aux enjeux clairement évoqués, mais pas particulièrement bien mise en valeur, la faute notamment à certaines facilités, rendant les traits de caractère du Magicien (déjà voyants) un peu trop évidents et sans nuance véritable.
Cela dit, le roman demeure prenant jusqu'à son intrigante conclusion par le biais de rebondissements, voire même d'un "twist" titillant l'attention du lecteur, et une bonne dose de mystères non résolus, qu'il concerne le Magicien ou les autres membres de cette "faune".
Nous voilà donc face à une histoire surprenante, parfois confuse, qui vaut surtout pour les portraits de ses personnages, qu'ils soient au premier plan ou simples figurants. Megan Lindholm sait en quelques mots leur insuffler une vie touchante, poignante, toujours vraie. Ce qui n'est malheureusement pas forcément valable pour une trame difficile à cerner sous ses dehors de simplicité.
— Gillossen