Avec cette nouvelle trilogie, Bragelonne poursuit dans la veine des auteurs féminins à rejoindre leurs rangs en 2006. Des auteurs comme Sara Douglass ou Sarah Ash, qui partagent d'ailleurs certains points communs.
"Adoubée" par Robin Hobb, Fiona McIntosh s'ajoute à cette liste, et ne surprend guère sur le fond ou la forme. Dans les pas de Wyl Thirsk, le lecteur se retrouve un peu dans ceux du Tranchant d'Acier ou bien de Gavril Andar. Ajoutons à cela un prince cruel et despotique évoquant aisément un Royal n'attendant pas aussi longtemps pour agir aussi ouvertement, et le décor vous est posé.
Une fois le prologue et les deux premiers chapitres passés, le lecteur se laisse néanmoins facilement prendre dans le filet tendu. Le royaume de Morgravia, son histoire, certaines de ses traditions, ses conflits avec ses voisins, tout cela - bien que parfois très simplistes notamment avec la "menace" venue du froid - est suffisamment bien mis en scène pour retenir sincèrement l'attention. Qui plus est, le fameux don en question ne manque pas de piquant, de surprise, et représente une vraie bonne idée, pas si courante (mais du coup, le roman n'aurait-il pas dû se terminer beaucoup plus tôt en se fiant à ce principe ?).
Malheureusement, au fil des pages, on se prend à avoir l'impression de découvrir une sorte de roman façon "Hobb-lite", avec un personnage principal qui ne manquera pas d'agacer lui aussi par son comportement, d'autant qu'il se montre en prime légèrement falot.
Après deux cents pages environ, l'intérêt décroit progressivement, le lecteur se posant de plus en plus de questions... Une fois terminé, on s'en pose alors concernant la suite, certes, mais on regrettera que le roman n'ait pas poursuivi sur la vitesse de croisière qu'il semblait avoir atteinte une fois Celimus couronné.
Un premier tome que l'on préfèrera peut-être mettre de côté en attendant de pouvoir se faire une idée sur la suite...
— Gillossen