Vous les attendiez, ils se sont fait désirer entre incidents techniques et autres joyeusetés de la vie bénévole, mais les voici de retour : c’est l’heure de dévoiler les lauréats des prix Elbakin.net 2025 du meilleur roman de fantasy ! Car en cette période de froidure, quoi de mieux pour se réchauffer le cœur que de bonnes lectures à l’abri sous une douillette couverture… Pour cette quinzième édition, les deux jurys, adulte et jeunesse, ont longuement débattu avant de faire leur choix définitif parmi la sélection annoncée en septembre.
Félicitations à tous les auteurs & autrices, éditeurs & éditrices des titres récompensés ! L’Association Elbakin.net, organisatrice de ces prix, a à cœur de mettre en valeur des œuvres méritantes. Consultez aussi la liste des nommés pour vos prochaines lectures !

Lauréat adulte
Kosigan, un printemps de sang, Fabien Cerruti (Mnémos)
Fabien Cerutti revient à son héros fétiche, et le plonge dans des intrigues politiques foisonnantes. Le casting de personnages est réussi, la plume savoureuse et l’histoire prenante. On dévore ce livre et on attend avec impatience la suite, clairement appelée par les multiples rebondissements de l’intrigue !

Lauréat jeunesse
Le Maître de l’anarchie, tome 1 de La Voie de l'Oré, Marie Fabre (Mnémos « Naos »)
Avec son ambiance brumeuse et emplie de mystère, ce roman s'est démarqué auprès des membres du jury jeunesse. Son univers steampunk, dans une ville qui se modernise grâce à l'Oré, offre une toile de fond originale à la double enquête de Hatcher. Car c'est bien là le cœur du roman : passer de scènes de crimes en découvertes étonnantes pour trouver, enfin, qui sont le coupable et le médecin amenant la ville de Bohème au bord du chaos.
Rappelant Sherlock Holmes par ses déductions fondées sur de petits détails, le jeune reporter insolent et obsessionnel garde lui-même quelques secrets. Il croise au gré de ses recherches la route d'autres personnages tout aussi attachants. Un premier roman efficace où l'on ne s'ennuie pas !

Lauréat adulte
Comme l'exigeait la forêt, Premee Mohamed (L’Atalante), traduction de Marie Surgers
Ce court roman fait partie des premières œuvres de son autrice à paraître dans nos contrées. Sur une base de conte de fées (un seigneur confie une mission à accomplir dans une forêt enchantée), Premee Mohamed subvertit les fondamentaux du genre. L'héroïne, loin des standards habituels, n'est pas une guerrière ou une magicienne aux pouvoirs extraordinaires. Simplement quelqu'un qui a eu la chance, ou la malchance, de survivre à l'enfer une première fois et d'être contrainte d'y plonger à nouveau.
Car en fait de forêt enchantée, nous nous retrouvons dans un cadre oppressant, étouffant même, un huis clos à ciel ouvert, où le seul espoir est de survivre quelques instants de plus.
Sans être d'une noirceur absolue, Comme l'exigeait la forêt est un récit dur, parfois cruel, écrit dans un style acéré, à l'os, sans superflu, où les mots et les situations font mal. Le texte prend le parti de l’épure, de la tension et du non-dit. Pour peu qu’on accepte de le lire selon ses propres règles, il laisse une impression durable, à la manière de ces histoires qui ne cherchent pas à séduire, mais à mordre.

Lauréat jeunesse
Adia Kelbara à l’Académie des chamans, tome 1, Isi Hendrix (Seuil), traduction de Rosalind Elland-Goldsmith
Si, dès le titre, ce livre rappelle inévitablement le premier tome de Harry Potter, il sait aussi s’en démarquer en proposant un univers dont la richesse se dévoile peu à peu et surtout une héroïne résolument positive : pas de lamentations sur le sens de la vie, pas de tentation du côté obscur, pas de niveaux de gris ou de récit artificiellement sombre. Adia est résolue à faire preuve des meilleures qualités et c’est tout à fait rafraîchissant dans le paysage actuel où l’on voit une forte tendance au cynisme, aux anti-héros et aux compromissions avec l’éthique. Cela n’empêche aucunement le récit d’être prenant, avec un suspense maîtrisé, des personnages attachants ou inquiétants et une forte envie de lire la suite de cette nouvelle série.