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Les éditions Pygmalion - Florence Lottin

Alors que 2024 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou même la situation globale en Imaginaire ?

Une année particulièrement dense et intense pour Pygmalion qui, en se recentrant sur la fantasy, a complètement repensé son positionnement en lançant le label Calix. Plus de deux ans de travail, et, enfin, nous avons pu publier ces « nouvelles voix de la fantasy ». Sans vouloir en ajouter, le travail effectué pour préparer ce repositionnement avec l’équipe J’ai lu était tellement enrichissant et joyeux que la fatigue en était presque effacée. Evidemment, rien n’est jamais unanime, mais nos choix ont, nous semble-t-il, permis un positionnement unique, tant par les textes et les auteurs choisis que par l’objet livre en lui-même. Nous l’avons souvent affirmé, mais je crois que créer ensemble – Pygmalion et J’ai lu – était notre vocation.
Un lancement de collection est toujours très marquant, donc c’est cette aventure qui a marqué notre année.
De même, le fait que nombreux éditeurs se soient également lancés a marqué le marché 2024. Saturation pour certains, générosité pour d’autres, il est vrai que les résultats de l’imaginaire en ont connu un ralentissement, qui n’est pas encore inquiétant, ou en tout cas, qui ne ruine pas le plaisir de voir tant de nouveaux lecteurs se passionner pour ce type de sagas.

Avez-vous retenu un événement ou une décision particulièrement marquants ? On songe à l'usage de l'IA dans l'édition, ou aux coûts de production en hausse, aux difficultés rencontrées par beaucoup de maisons indépendantes...

L’IA est effectivement un sujet central, qui touche aussi l’aspect pratique de notre métier puisque des clauses dédiées sont apparues dans nos contrats avec les agents étrangers. Mais ce point est très technique.
La situation politique, si plus éloignée du sujet, me semble préoccupante, en raison des doutes sur le Pass Culture. Ce dernier a permis, en partie, aux jeunes lecteurs de retrouver le goût du livre papier sans se ruiner (ou presque) et a participé au dynamisme du secteur. Le remettre en cause pourrait avoir un impact sur la capacité des éditeurs à proposer des objets toujours plus beaux et plus travaillés…

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2025 ?

C’est simple : centrale. Tout notre programme est constitué de fantasy : réécriture féministe des légendes arthuriennes avec ''Half Sick of Shadows'' de Laura Sebastian, de la cosy fantasy avec ''Rewitched'' de Lucy Jane Wood, ''Welcome to Fae Café'' de Jennifer Kropf ou encore ''Apprentice to the Villain'' de Hannah Nicole Maehrer (Kingsleyyyyy), des rois maudits avec ''Half King'' de Melissa Landers, la suite très attendue de ''Hurricane Wars'' de Thea Guanzon, et notre chouchou : ''The Sword of Kaigen'' de M.L. Wang, un stand alone épique dans une société japonisante. La plume de M.L. Wang a été une véritable révélation, un coup de foudre à la hauteur de Naomi Novik !

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?

Installer Calix comme un éditeur aux goûts certains pour tous les types de fantasy !

''Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.''