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Total Film parle de Narnia
Par Guybrush, le 7 novembre 2005 à 23:05
Total Film Magazine propose un excellent article contenant des discussions avec Andrew Adamson, Tilda Swinton, James McAvoy, et les quatre enfants, dont voici la traduction ! Vous pouvez également consulter les scans de l'article en bas de page.
Les Enfants de la Lumière
Avec une histoire magnifique, une méchante glaciale et iconique, et le casting d'enfants le plus charmant jamais réuni, Les Chroniques de Narnia : L'Armoire Magique est, littéralement, hors de ce monde.
Désolé, désolé, désolé... c'est le problème quand des cinéastes lauréats d'Oscars lisent ce que vous écrivez sur eux. En août cette année, quand Total Film a donné le premier aperçu mondialement exclusif sur Les Chroniques de Narnia, nous avons suggéré que les similitudes entre les adaptations des romans de Fantasy de CS Lewis et du Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien ne s'arrêtaient pas à l'amitié entre les auteurs, les créatures fantastiques, l'énorme popularité et l'attrait de toutes les générations. Il y avait les réalisateurs Kiwi. Et leurs goûts vestimentaires. Ou, plus précisément, leur manque de goût. Peter Jackson peut encore nous le reprocher, mais quelques heures avant notre interview avec le manieur de mégaphone de Narnia, Andrew Adamson, la jeune star écossaise James McAvoy - alias Mr. Tumnus le faune nerveux - nous avertit : Faites attention. Andrew pourrait s'énerver...
McAvoy nous fait marcher, mais c'est un bon acteur alors, pendant un moment, nous y croyons. Encore que, ayant vu le chevelu et relax Adamson en action - travaillant avec l'équipe Weta Workshop (l'équipe des effets qui a forgé les Anneaux) pour concevoir une corne de licorne ; tournant sur un plateau enneigé d'Auckland ; nous parlant lors de scènes dans la salle de montage - il est difficile de l'imaginer vraiment agacé. Discutez avec Richard Taylor et il vous dira que le réalisateur nous a vraiment amené à un niveau artistique
, mais - se perchant sur Flock Hill, lieu venteux de la spectaculaire bataille finale sur la séduisante Ile Sud de Nouvelle Zélande - il n'y a aucune trace d'amertume sous le chapeau en laine rouge et bleu du boss de Weta. Vous voulez être motivé !
déclare-t-il. Vous espérez que quelque chose vous influencera pour être meilleur et nous avons eu cette chance avec ce projet.
Et Adamson ? Il n'arrête pas de rigoler. J'étais genre,
C'est qui ce gars ? Et qu'est-ce qu'il porte ? déclare-t-il, en se rappelant la lecture de Total Film. Mais c'était ma femme qui était contrariée, parce qu'il se trouve que je portais des habits qu'elle m'avait acheté ce jour-là ! Mais je n'étais pas du tout offensé et en fait j'ai trouvé ça très amusant. Je ne suis certainement pas choisi pour mes goûts vestimentaires, à part... pour L'Armoire Magique.
Pour un homme qui possède une franchise dont le potentiel est de 100 millions de dollars et dont la sortie s'approche à grands pas (et il s'occupe d'un bébé de deux semaines), Adamson est remarquablement détendu. Le montage est complet et il travaille sur les effets spéciaux, boucle la musique et supervise le timing couleur (aucune idée de quoi il s'agit). A ce niveau pour n'importe quel projet, laisser seule une adaptation en superproduction d'une série incroyablement populaire, la plupart des réalisateurs parle en grinçant des dents et a vraiment hâte d'en avoir terminé avec son fichu film. Mais le créateur de Shrek semble excité par la façon dont son premier film avec acteurs réels fonctionne.
Ce qui est bien à ce niveau c'est que chaque fois que vous le regardez, ça devient un petit peu mieux, les effets sonores sont intégrés ou la vraie musique est dedans. Et j'ai montré le film à suffisamment de personnes, comprenant le beau-fils de CS Lewis, Douglas Gresham, qui je crois représente bien le livre et les fans l'apprécieront, ce qui était une grande préoccupation. Je suis chanceux que nous ayons tourné en Nouvelle Zélande, parce que c'est difficile de trouver des gens là-bas qui n'ont pas lu le livre et souvent des gens marchaient sur le plateau et disaient,
Oh, c'est exactement comme je l'imaginais ! C'était le défi avec CS Lewis, parce qu'il a laissé beaucoup d'imagination, il n'a pas autant défini les choses que Tolkien.
Le défi pour Weta était encore plus grand que pour Le Seigneur des Anneaux ; pour la Terre du Milieu, ils ont dû concevoir et créer environ dix espèces. Pour Narnia, 60. Observez leur incroyable atelier, ça vaut le coup d'oeil : des rangées d'épées, des piles de casques, un minotaure tenant une grande hache et grondant dans le coin...
Le truc avec Weta c'est qu'ils prennent soin de tout,
déclare Georgie Henley. Vraiment. C'était comme des vraies armes et des parures Narniennes. Ma dague était formidable, tout comme ma fiole. Il s'agit simplement de petits détails - comme ma petite fiole avait un bouchon avec Aslan - cela finalisait tout le design.
Henley a dix ans. Et alors qu'il est peut-être un peu condescendant de supposer que tous les enfants de dix ans devraient être intimidé en parlant à la presse, il est quand même choquant de constater combien cette enfant est érudite et brillante. Elle incarne Lucy Pevensie, celle qui traverse la première l'armoire magique dans une Angleterre déchirée par la guerre pour le pays enneigé et magique de Narnia. Edmund (Skandar Keynes) la suit, mais refuse de confirmer aux frères et soeurs aînés sceptiques, Susan (Anna Popplewell) et Peter (William Moseley), l'existence du nouveau monde. Les deux s'asticotent aussi un peu dans la vraie vie.
Andrew jouait quelque fois les animaux,
déclare Henley, en parlant du tournage devant un écran vert et en imaginant les créatures mythologiques avec lesquelles elle jouait. Ou il ressemblait à un énorme lion doré... Il ressemble un peu à un lion !
Skandar a une vision différente : Il ressemble un peu à un hippy...
C'est pas un hippy !
Si !
Pause. Georgie le dévisage. Skandar craque. Ok, je suis désolé, je n'ai rien dit...
C'est le cliché d'un millier de plateaux de tournage si heureux où tout le monde est beau et gentil, comme une famille
. Seulement ici, c'est vrai. Adamson a visionné 2500 cassettes d'audition et travaillé avec 800 jeunes acteurs avant de rassembler les quatre enfants Pevensie et leur dynamique est parfaite.
Nous étions un peu catalogué
dit Moseley, ce jeune homme de 18 ans. Anna est l'aîné de sa famille, je suis le plus âgé dans la mienne, alors que Georgie et Skandar sont les benjamins.
.donc, nous sommes rentrés assez facilement dans ces rôles
finit Popplewell.
Je pouvais dire assez facilement à Skandar de la fermer, ou qu'il avait bu assez de Coca pour aujourd'hui
raconte Moseley. C'est la raison pour laquelle les scènes marchent, parce que nous sommes crédibles en tant que famille.
Skandar et Will tournaient une scène au début du film
se rappelle Henley, ils se détestaient vraiment, ils ont commencé à jouer à se battre et Anna et moi avons vraiment été affectés par cela.
Moseley : Il y avait de confiance entre nous. C'est ça le travail d'acteur, vous devez confier vos sentiments à d'autres et eux vous confient les leurs. Et ça a marché entre nous, nous pouvions dire ce que nous voulions dans ces moments.
Keynes : Vous vous retrouviez là et vous vous sentiez, non,quel est le mot ? Nous en avons parlé en cours de Comédie.
Moseley : C'est comme la méthode de jeu de Stanislavski !
Keynes: Je me frapperai plus tard.
Il n'y avait peut-être pas la Méthode Stanislavski à Narnia, mais il y avait sans aucun doute celle d'Adamson. Comme McAvoy se souvient, Nous avons passé deux semaines à définir ma démarche !
C'est vrai,
reconnaît le réalisateur. Nous y avons beaucoup réfléchi. Nous avons découvert que le fait de se tenir sur de si petits sabots reviendrait à marcher avec des échasses, vous n'arrêtez pas de bouger pour garder l'équilibre, et James faisait certaines choses subtiles avec des mouvements de la tête et des choses comme ça. C'est un acteur incroyable.
Le réalisateur a également fait en sorte que la première fois qu'Henley a vu McAvoy dans son personnage, en Mr Tumnus, créature mi-homme mi-chèvre, la caméra tournait. Il a fait quelque chose de similaire avec Tilda,
déclare Mc Avoy. Il s'est assuré que les enfants ne la voyaient pas trop hors plateau, certainement pas en costume ou dans son personnage, jusqu'à ce qu'ils la rencontrent dans le film... J'espère que les enfants la trouvent aussi terrifiante que les enfants la trouvent terrifiante dans le film, parce qu'ils ont tous eu un peu la trouille la première fois en la voyant.
Adamson connaissait également le meilleur moyen de troubler ses jeunes enfants, quand la comédie l'imposait. Skandar va me tuer pour vous avoir dit ça.
déclare-t-il, en riant, mais le première scène où Edmund rencontre la Sorcière, je le taquinais alors qu'il montait sur le traîneau : Blottis-toi contre ta nouvelle copine ! Et il a tout de suite commencé à être mal à l'aise, ce qui nous a donné ces instants géniaux d'inconfort à la caméra, parce qu'il était à cet âge où il n'aimait pas l'idée des copines et le fait que je lui disais de traiter cette grande femme intimidante comme sa copine... Ah !
(Skandar doit maintenant s'habituer à l'attention des femmes, mais pas tout à fait comme il l'espérait. L'autre jour nous étions dans Teen Vogue et cette fille est arrivée vers moi en courant, et m'a dit
Skandar, Skandar, t'es dans Teen Vogue ! Et je me la jouais cool, genre,
Ouais, ouais, c'est moi et elle m'a sorti,
Alors tu dois connaître Will !'^^)
Tilda était absolument formidable,
déclare Popplewell, dans le sens où vous ressentiez de la crainte mêlée de respect.
On se demande où elle trouve ça,
ajoute Moseley. Elle est trop puissante. Elle a cette énergie, cette démarche et ce mouvement, qui est totalement captivant.
Franchement, Total Film a aussi un peu peur d'elle. Muse de l'artiste/cinéaste avant-gardiste Derek Jarman, star d'Orlando et de Young Adam, Swinton possède des milliers de mots tentant de décrire son visage : une tâche aussi ingrate que d'essayer de geler des étincelles. Cela semble être un adjectif plutôt pénible dans ce contexte, mais il y a quelque chose d'ensorcelant chez elle. Un ami photographe Johnnie Shand Kydd a récemment décrit le fait de la prendre en photo à l'Observer : Même si vous tenez l'appareil photo exactement de la même manière, chaque image est différente.
Georgie, 10 ans, reflète inconsciemment cette idée : Le truc avec Tilda c'est qu'elle a l'apparence de quelqu'un qui peut être incroyablement magnifique dans une scène, et puis ensuite, vous voyez, simplement normal...
Normal, c'est ainsi que Tilda se sent quand elle parle à Total Film, confortablement installée avec sa famille chez elle en Ecosse, à peine rentrée d'un voyage en Amérique. Je suis couverte d'enfants !
déclare-t-il. Je ne me plains pas, mais c'est extraordinaire comme il reste peu de temps...
Cela n'intéresse pas ses enfants de voir L'Armoire Magique. Ils se sont endormis pendant le seul de ses films qu'ils aient jamais essayé de voir, Orlando (excellente critique des jeunes !
), et le tournage de six mois en Nouvelle Zélande l'a tenue éloignée de chez elle pendant de longues périodes. Maintenant elle est de retour et son temps est pris pour laver des peluches de lions...
Des peluches d'Aslan ! Ouais, je me suis rendu compte que c'était une bonne chose à faire...
Swinton est incroyablement franche. Adamson garde ses croyances spirituelles personnelles en secret, probablement pour éviter les éloges ou les condamnations de groupes chrétiens ou de critiques athéistes (en plus d'être un romancier à succès, CS Lewis était un des plus grands théologiens du 20ème siècle et son travail fictif, comme celui de Tolkien, était basé sur des fils thématiques venant des Gospels), mais sa star n'a pas de tels doutes. Oh, tout ça ne m'intéresse pas du tout,
déclare-t-elle. Ca n'a pas été fait par des évangélistes ; Je suis dedans, pour l'amour de Dieu !
Contrairement à McAvoy, le réalisateur ou les enfants acteurs, Swinton ne connaissait pas les livres avant d'être choisie. Et elle n'a jamais été convaincue du mérite d'être tenue à l'écart de ses jeunes co-stars lors du tournage. Il y avait cette idée plutôt fantaisiste, comme quoi il serait possible de durer plus long qu'une prise...
Elle rigole. Mais ça à vraiment changé rapidement, avec mon aide je dois dire. Je veux dire, comment restez-vous dans le personnage quand quelqu'un change le câble du micro sur votre corset ? Qu'êtes-vous supposé faire, simplement les transformer en pierre ? Je ne crois pas que cela aurait été très amusant, Et je ne suis vraiment pas bonne pour jouer la comédie, alors je ne crois que j'aurais été capable de tenir le coup très longtemps. Mais j'avais une très grande robe, alors ça a en quelque sorte préservé les gens...
Elle a passé un temps considérable avec Adamson à parler de l'histoire du personnage (qui apparaît dans un autre des sept livres de Lewis, la préquelle Le Neveu du Magicien -- J'espère vraiment qu'ils le feront parce que c'est une vraie émeute
) et à discuter comment éviter les clichés des Méchantes dans les Films. Depuis la publication de L'Armoire Magique en 1950, La Sorcière Blanche, Jadis, est devenue une sorte de figure iconique du mal -- l'inspiration de plusieurs stéréotypes
-- et Swinton voulait revenir à la source. Elle n'est pas le cliché de la méchante sortie d'une pièce de théâtre, mais elle n'est pas humaine non plus, donc ça vous donne une grande liberté. Elle doit être vraiment effrayante pour les enfants et les enfants ne sont pas vraiment effrayés par la rage, ils le sont par la froideur...
De manière imprévisible, également, elle dit comment ses propres enfants l'ont eue, alors qu'ils chahutaient dans la salle d'à côté. Ils ont mis du talc sur le lion fraîchement blanchi. Je ne sais pas ce qu'ils sont en train de faire,
déclare-t-elle, avant de considérer son rôle comme l'incarnation du Mal...
Ca ne ressemble pas vraiment à un départ,
déclare-t-elle. J'ai l'impression d'avoir travaillé dans des films à effets spéciaux toute ma vie. Tout est lié. Je pense que Derek Jarman aurait adoré l'idée de me voir jouer La Sorcière Blanche. C'est vraiment une sorte d'icône. J'ai l'impression d'être tout le temps en train de faire des films de fantasy.
Et ainsi, La Sorcière Blanche part nettoyer le talc sur les poils d'Aslan.
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