L'Exil
Loethar est un tyran ambitieux et impitoyable. À la tête d’une terrifiante armée de mercenaires et de renégats, il a déjà conquis deux nations, ne lai...
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Dix ans ont passé depuis que Loethar, le chef de guerre barbare des steppes likuriennes, a dévoré l'ensemble Denova avec son armée de mercenaires, ava...
Loethar a certes conquis son trône par la violence, mais, depuis, il gouverne Penraven avec une sagesse inattendue. Leonel, le roi en exil, rêve de se...
Avec cette nouvelle trilogie, Fiona McIntosh parvient à nous intriguer, même si c'est, malheureusement pour elle comme pour le lecteur, l'indifférence qui prédomine, du moins après les deux premiers volumes.
Sous un vernis plus "adulte" et plus "sombre", les mécaniques inhérentes à ses précédents romans, à savoir la trilogie du Dernier souffle, sont toujours les mêmes. Assurément, voilà qui va faire des heureux. Nous n'en faisons simplement pas franchement partie.
Commençons tout de suite par les points positifs : le récit est simple et le rythme soutenu. Le point de départ de la trilogie éveille même clairement notre envie d'en savoir plus malgré une appréhension qui s'atténue donc un temps, et l'auteur, qui plus est, n'abuse pas des recours à la magie à hue et à dia. En mettant de côté certains éléments bien précis, on pourrait presque humer des effluves de romans historiques...
Mais, tout n'est pas rose, l'auteur n'ayant visiblement pas renoncé à ses petits plaisirs coupables : un trop-plein d'explications, qui donnent l'impression de pré-mâcher l'intrigue pour le lecteur, et, surtout, des personnages hautement manichéens (tout le contraire des intentions de l'auteur pourtant, c'est dire)... si Celimus dans Le Dernier souffle vous avait paru taillé à la serpe, attention les yeux, ou même les doigts... Loethar pourrait bien se révéler être un "terrible" rival... Il en résulte logiquement des comportements assez caricaturaux parfois, sans compter évidemment quelques facilités au passage, qui font avancer tel ou tel point de l'intrigue, "comme par hasard", quitte à employer de bonnes grosses ficelles...
Et pourtant, on sent que l'auteur a voulu franchir un cap, à tous les niveaux, qu'il soit question de l'univers (plus imposant, plus développé), des personnages (censés être plus complexes, ce qui n'est malheureusement là encore qu'un simple vernis), et bien sûr de l'intrigue proprement dite (plus épique, plus étoffée) qui fait respirer tout cela. A l'image de la jolie citation qui ouvre le premier tome, dommage visiblement que McIntosh n'ait pas réussi à concrétiser ce "rêve". En tout cas, pour le moment.
Le tome 2, lui, a au moins l'avantage de ne pas tomber dans les travers des volumes intermédiaires de trilogie, en ne mettant pas entre parenthèses le récit ou le destin des personnages. Nous espérions il y a quelques mois que la conclusion relève le tout et nous emporte au cœur des enjeux, nous les fasse vivre au point que l'on mette dès lors de côté ces réserves. En attendant, difficile de ne pas sentir les rouages se gripper régulièrement.
Eh bien, ce n'est absolument pas le cas. Au contraire. En refermant cet épais roman vendu à près de 30 euros en édition reliée (et la question de la validité de cette démarche se pose là véritablement), on ne peut que pousser un long soupir devant les répétitions, la structure bancale du récit (dépourvu de tout liant), le comportement bien peu réaliste de nombre de personnages, la volonté de l'auteur de conclure à tout prix quitte à sacrifier le peu de points positifs que l'on avait pu déceler précédemment...
Peut-on vraiment parler de gâchis quand, de notre point de vue, nous n'avons jamais eu affaire à une histoire consistante et balayée d'un souffle épique ? Même pas.
Le Dernier souffle ne nous avait déjà pas franchement convaincus et ce n'est pas encore cette fois que notre opinion sur Fiona McIntosh, sans doute la plus faible des auteurs australiens découverts ces dernières années, évoluera. Le constat n'a pas changé après lecture de La colère.
Cette conclusion insipide et bourrée de répétitions et autres incohérences en tous genres ressemble à un condensé des défauts précédemment constatés. McIntosh a beau profiter d'une jolie couverture signée Marc Simonetti et remercier ses lecteurs français sur une page et demie (!), annonçant même un futur roman situé à Paris (ce qui lui donnera sans doute l'occasion de rabâcher une fois de plus sa fameuse anecdote sur ses chocolats préférés...), voilà qui ne change rien à l'affaire. La trilogie Valisar reste dans l'ensemble un cycle sans réelle saveur, très loin des classiques du genre, y compris les plus humbles.