Roman de la collection Interstices de Calmann-Lévy, destinée à amener les lecteurs non adeptes de fantasy vers un merveilleux plus abordable, la fantasy se retrouve ici présente comme s'il s'agissait d'un fait journalier, comme le dit le New York Times.
A la fois au premier et au second plan de l'intrigue, on ne nous donne pas d'explication ou de justification à la présence des Cavaliers, ces étranges entités. Ils sont là et il faut faire avec !
Toni s'en passerait bien. Ou plutôt, il va lui falloir composer avec eux. Elle qui a gardé tant de rancoeur pour sa mère, va peu à peu la redécouvrir, et se découvrir elle-même, après l'avoir mise en terre.
Chronique douce-amère, ayant parfois recours aux fausses pistes, on se laisse rapidement entraîner dans l'atmosphère moite et si typée du Texas, dans les pas de Toni, cette jeune trentenaire qui n'a pas sa langue dans sa poche, mais qui peut pourtant se montrer si fragile, seule face à elle-même ou bien en présence de son cercle : son père, sa soeur Candy, Mary-Jo la meilleure amie de sa mère défunte, Bill, etc... Des personnages qui, vus par Toni, composent une galaxie aussi attachante que déroutante, réaliste qu'incongrue.
Le lecteur n'est là que pour partager une tranche de vie, un cheminement vers la maternité et l'acceptation de soi. A ce titre, la conclusion du roman ne résoud pas tout, loin de là.
Mais il en va ainsi de la vie de chacun, de ses personnes que l'on croise parfois, seulement pour un temps... En ligne droite du réalisme magique, un roman qui vous changera des épopées manichéennes se terminant toujours de la même manière !
— Gillossen