Si l'on ne savait pas que l'auteur nous réserve encore deux tomes à suivre pour conclure son cycle, il y aurait de quoi être des plus perplexes, pour ne pas dire agacés, par certains de ses choix, tout au long du roman, et plus particulièrement sur la fin !
En effet, James Clemens ne se prive pas pour retourner certains faits précédemment établis et que l'on imaginait gravés dans la pierre. Évidemment, on peut se dire que cela renouvèle l'intrigue et permet de bousculer un peu le lecteur, mais on peut également y voir une façon de gonfler artificiellement la durée de son histoire, au point de lui rajouter deux tomes dont on espère qu'ils ne se révèleront pas inutiles, et essentiellement destinés au remplissage.
Quant à celui-ci... Eh bien, une chose est sûre, Clemens sait faire avancer son récit. Il progresse très rapidement, et avec de rares temps morts (voire même trop vite par moments, oubliant certaines pistes de second plan pourtant intéressantes). Il faut bien ça pour animer une histoire qui, quand bien même met-elle en scène des personnages féminins forts et un monde fort détaillé, déroule un scénario de fantasy épique comme nous avons pu en lire des dizaines, pour ne pas dire des centaines, tirés du même moule, précédemment. A commencer par un manichéisme de tous les instants, qui ne varie guère, et qui plus est dans un cadre un poil moins sombre qu'auparavant !
Mais il faut bien aussi parfois un peu de ça pour y croire. Si ce troisième tome est une petite déception suite au deuxième, il n'en demeure pas moins une lecture agréable pour les amateurs du genre, qui retrouveront un vrai sens du rythme et du grand spectacle, au service d'une histoire balisée mais mettant en scène des personnages souvent forts à défaut d'être complexes.
— Gillossen