Pierres d'albes vient clore une trilogie sympathique qui a su reprendre de nombreux éléments classiques de la fantasy pour créer un ensemble plaisant et harmonieux. La quête de Nuramon, Mandred et Farodin nous aura ainsi entraînés pendant plus d'un millénaire dans ce monde qui évolue plus vite que nos trois héros ne peuvent le suivre. En effet, entre la destruction violente d'Iskandrie et l'ascension fulgurante des fanatiques prêtres de Tjured, il est difficile d'appréhender l'ampleur des changements de ce monde où au final nos héros n'ont plus leur place. Le principe du temps qui défile avec le vieillissement et la disparition de tous ceux que connaissaient les trois héros est habilement traité pour nous montrer l'ampleur des sacrifices et des difficultés de leur quête, même si on aurait aimé s'attarder plus sur certains passages.
L'histoire proprement dite prend de l'ampleur au fil de ce dernier tome pour atteindre des moments emplis d'émotion et de douleur dans la quête désespérée de nos trois amis pour délivrer Noroelle jusqu'à un final qui tient une bonne partie de ses promesses. On peut cependant regretter le manque d'emphase dans le style de l'auteur qui, en dépit de deux sanglantes et longues batailles, ne parvient pas à instaurer un souffle trépident jusqu'au bout du récit. De même, si l'auteur retombe sur ses pieds au niveau du scénario, il est dommage d'être passé à travers de nombreux tours et détours qui n'étaient pas indispensables et font perdre du temps au récit.
La série reste intéressante et bien écrite, avec une vision particulière des elfes, une grande quête avec l'Amour pour thème, et des personnes qui ne peuvent que se rendre sympathiques à défaut de se montrer réellement originaux.
— Belgarion