Allégorie de notre Seconde Guerre Mondiale selon les propos mêmes du dessinateur, ce premier tome d'une trilogie déjà bien avancée, et dont la parution devrait se faire rapidement, laisse assez perplexe.
Si le parti-pris se révèle ainsi légèrement plus original que les albums du genre, si le fait d'avoit droit à plusieurs pistes demeurant étonnamment séparées pour l'instant, si les personnages marqués, représentent tous à leur façon des avantages, le rythme de l'album reste bancal du début à la fin. Trop échevelé, les évènements s"enchaînent sans que le lecteur les appréhende toujours de la meilleure des manières. Il faut dire que certains points nébuleux s'éclaireront probablement par la suite, face à l'ampleur du scénario mise en place.
Sur le plan des dessins, et de leur colorisation, nous faisons face à un trait fin, qui a souvent recours à un grand niveau de détails, qui frise parfois avec un sens certain de la démesure. Les couleurs, comme on peut en juger dès la couverture, nous laissent un peu plus froid. Sans atteindre ce que l'on a pu voir par le passé dans certains albums des Chroniques de la Lune Noire qui auront réussi à nous "éblouir", on peut établir quelques parallèles entre les deux, sans que cela soit malheureusement un point positif à décompter. Honnête, la colorisation ne rend donc toutefois pas justice au dessin de Dépé, quant à lui remarquable.
Au final, il s'agit tout de même d'un album recommandable, plus sombre et complexe que la moyenne. Les fans devraient y trouver leur compte, les autres chercheront peut-être encore plus d'ambition.
— Gillossen