Bonne surprise de l'an passé - au point que le roman de Stephen Deas avait fait partie des nommés de la première édition de notre prix littéraire - Le Palais adamantin nous avait laissés avec l'envie de connaître la suite de ces évènements au plus vite.
Peut-être un peu aride, voire parfois un peu vain sur le fond, ce premier tome n'était donc pas exempt de défauts et on attendait que cette suite nous démontre également au passage que l'auteur n'avait pas pour ambition de se contenter de capitaliser sur son petit succès initial.
Et, heureusement, par chance pour nous lecteurs, c'est le cas ici, ce qui n'est finalement pas si courant !
L'univers et les personnages sont les grands gagnants de ce tome 2, les deux pouvant compter sur un vrai travail de la part de Deas, qui les exploite enfin plus en profondeur que précédemment. Le roman se permet même de poser un vrai regard, au détour de quelques interventions, de façon plus générale, sur la place des dragons en fantasy.
Dans le même temps, le récit proprement dit avance concrètement et le roman peut compter sur les mêmes points forts relevés à l'occasion du premier tome. Dynamisme de l'intrigue, plume nerveuse tout en étant parfois joliment évocatrice de l'auteur, ambiance volontiers cynique...
Toutefois, cette suite n'en demeure pas moins frappée du syndrome du tome de transition et le lecteur restera donc quelque peu sur sa fin une fois le livre refermé. On attend ainsi avant tout de savoir ce qui nous attend, et ce qui attend les personnages d'ailleurs, dans le troisième tome, d'autant que ce Roi des cimes connaît aussi quelques problèmes de rythme. Bien sûr, pour une histoire de ce type, menée volontairement tambour battant, histoire d'emporter le lecteur dans un véritable tourbillon nous laissant le souffle coupé, on ne s'attend pas à un grand roman contemplatif, mais le mieux est parfois l'ennemi du bien. C'est parfois le cas ici, lorsque Stephen Deas ne semble pas toujours être capable de maîtriser certains de ses élans.
Mais si l'effet de surprise n'est plus là, même si l'on a pu prendre un peu de recul depuis l'an passé, il n'en demeure pas moins que cette suite témoigne de progrès sensibles et d'une véritable volonté d'étoffer cet univers, sans se cacher, sans fatalement y perdre au change.
— Gillossen