Avec Crépuscule d'ombre, Chris Claremont rassure en partie le lecteur nostalgique du film de Ron Howard, car l'histoire qui nous est contée ici semble enfin prendre un sens... encore que. Mais au moins on retrouve en partie la saveur des aventures passées (mais toujours selon une déclinaison plus sombre) et c'est déjà là un pas en avant par rapport à un premier tome qui nous avait laissés franchement perplexes, pour ne pas dire plus encore.
Malheureusement, certains partis pris sont toujours là et bien là, à commencer par le traitement du personnage de "Willow" ou la gestion des nouveaux protagonistes, pour lesquels le lecteur n'a de base aucun attachement particulier. Et on ne peut pas dire que l'auteur nous donne envie de nous soucier d'eux ou de redouter leurs actions, car ces nouvelles têtes font encore une fois bien pâle figure, en comparaison de leurs aînés.
Tome 2 d'une trilogie, cette suite se révèle qui plus est l'illustration de tous les défauts d'un volume de transition : pas de réels enjeux, un récit qui traîne en longueur, une conclusion qui n'en est pas vraiment une...
L'histoire proprement dite est tout de même nettement plus limpide que dans le premier tome, ce qui est toujours un plus, tant on en était arrivés à se poser des questions sur nos capacités de compréhension. Claremont prend enfin son temps et ne semble plus oublier une idée introduite dix pages plus tôt. Mais l'ensemble manque clairement de panache et de souffle.
Bref, si Crépuscule d'ombre se montre bel et bien un peu plus convaincant que le volume précédent, il n'y a vraiment pas de quoi s'emballer pour autant. Si l'on n'évoquera pas un roman médiocre, passable apparaît sans doute comme le terme le plus juste en l'état.
Et l'on peut vraiment s'interroger au passage sur le devenir de la "collection" Arkhanes, qui semble vouloir se contenter de publier cette trilogie. A titre d'exemple, on attend encore les réponses à nos questions dans le cadre d'une interview à l'occasion de la parution de Lune d'Ombre... et autant dire qu'on ne les espère plus vraiment.
— Gillossen