C'est peu dire que les deux premiers tomes de cette trilogie située dans l'univers de Willow et signée Chris Claremont nous ont laissés circonspects. Sans surprise, cette conclusion ne bouleverse pas la donne et se situe dans la droite ligne des volumes précédents.
Si l'on en apprend par exemple davantage sur la "mythologie" Willow, avec notamment ce qui touche au sort que Bavmorda comptait utiliser sur la jeune Elora, l'ensemble demeure malheureusement toujours très confus sur le plan de l'intrigue.
On se demande encore régulièrement où l'auteur - pourtant expérimenté - veut vraiment en venir et certaines pistes deviennent tout bonnement de véritables impasses pour le lecteur.
On apprécie tout de même de voir Elora Danan au centre dudit récit, mais les autres personnages se retrouvent finalement plutôt maltraités. Mais que ce soit concernant les protagonistes de l'intrigue ou la structure même de celle-ci, la prose de Claremont demeure souvent problématique. Ses "envolées lyriques" n'apportent pas grand-chose au roman et alourdissent clairement sa plume.
L'épilogue du roman est à ce titre révélateur et représentatif de la trilogie dans son ensemble : après un dénouement qui prend quelque peu à contrepied les poncifs du genre et nous propose une résolution générale dotée d'une véritable poésie, l'auteur s'enlise dans un ultime rebondissement aux conséquences pour ainsi dire risibles, qui ne font que donner un peu plus l'impression au lecteur d'avoir eu affaire à une trilogie artificielle, alors que cet univers prétendait sans doute à un résultat plus ambitieux.
Avec Étoile d'ombre, Soleil sera donc bien allé au bout de la publication de cette trilogie, loin cela dit d'être à la hauteur de son aura. Pour le reste, et notamment le devenir de la collection censée naître de cette prise de température, on peut donc faire une croix dessus, après ce triple coup d’épée dans l'eau.
— Gillossen