The Mask of Mirrors - co-écrit sous pseudonyme par Marie Brennan, l'un des nouveaux noms que l'on a appris à connaître et apprécier ces dernières années - est un joli pavé sorti en début d'année en langue anglaise.
Il nous dépeint un univers aux nombreux méandres et aux rebondissements encore plus nombreux au fil d'un nombre de pages fort copieux. Balayons tout de suite l'élément qui semble avoir parfois déconcerté certains lecteurs : oui, énormément de personnages semblent très concernés par leur identité sexuelle, mais, et alors ? Cela n'a pas d'impact réel sur l'histoire proprement dite et après tout, c'est un simple parti-pris.
Les auteurs ne vous tiennent pas la main pour plonger dans leur univers (qui évoque bien sûr une sorte de Venise, y compris côté costumes fabuleux) et là encore, on ne va pas s'en plaindre. La magie ne manque pas, les personnages et les points de vue non plus, les coups de théâtre se succèdent, tels d'enlevés duels à l'épée... Si vous passez outre cette sensation de trop-plein qui peut vite poindre, nul doute que vous apprécierez certainement le style riche et éclatant et une première étape joliment franchie, malgré des phases d'exposition à la pelle.
Reste Ren, dont les objectifs sont si élevés et les talents si étendus que l'on ne croit pas toujours au personnage (ou que l'on ne voit justement qu'un personnage), ce qui est un peu dommage quand on parle du protagoniste principal.
The Mask of Mirrors, s'il ne débute pas en fanfare, demeure toutefois une lecture tout à fait plaisante, au monde secondaire travaillé. Le genre de parutions que l'on imaginerait pourquoi pas chez un De Saxus, pour citer un éditeur surfant, en partie, sur des titres aux ambiances quelque peu similaires.
Au bout du compte, en misant sur son casting varié et son atmosphère soignée, le roman fait le plus souvent mouche et laisse le lecteur curieux de ce qui nous attend ensuite.
— Gillossen