Avec un décalage dû au petit changement de début de semaine (en avez-vous profité pour visiter cette nouvelle version ?), les voici, les voilà !
Comme chaque année, les deux jurys (adulte et jeunesse) de l'association Elbakin.net ont sélectionné chacun cinq romans de fantasy parus entre le 1er juin de l’année précédente et le 31 mai de l’année en cours avec deux catégories, francophones et traduits. Retrouvez la liste complète des nommés et lauréats du prix Elbakin.net du meilleur roman de fantasy sur le site de l’association.
Félicitations à tous les auteurs & autrices, éditeurs & éditrices des titres sélectionnés ! Les lauréats seront quant à eux dévoilés à la fin du mois.
Comme chaque année, les deux jurys (adulte et jeunesse) de l'association Elbakin.net ont sélectionné chacun cinq romans de fantasy parus entre le 1er juin de l’année précédente et le 31 mai de l’année en cours avec deux catégories, francophones et traduits. Retrouvez la liste complète des nommés et lauréats du prix Elbakin.net du meilleur roman de fantasy sur le site de l’association.
Félicitations à tous les auteurs & autrices, éditeurs & éditrices des titres sélectionnés ! Les lauréats seront quant à eux dévoilés à la fin du mois.
Sélection du prix Elbakin.net 2025 du meilleur roman de fantasy francophone
Sélection adulte
Roman de Ronce et d'Épine, Lucie Baratte (éditions du Typhon)
Roman de Ronce et d’Épine possède une voix et une manière bien à lui de poser ses enjeux sans hausser le ton. Ce n’est pas un roman spectaculaire, ni un conte retors, mais une fable où les trajectoires se dessinent lentement si on accepte que toutes les questions ne reçoivent pas de réponse. Une proposition sensible, bien construite et portée par une plume prometteuse.
Kosigan, un printemps de sang, Fabien Cerruti (Mnémos)
Kosigan, un printemps de sang marque le retour dans son comté de naissance du Bâtard de Kosigan, notre mercenaire préféré. Entre une succession du domaine mouvementée, des intrigues politiques et la lutte pour leur survie des peuples et créatures magiques contre les humains, il aura fort à faire !
La Rose et le Serpent, Julie Elles (Actusf)
La Rose et le Serpent est un roman attachant, qui, tout en reprenant les bases du genre, propose une intrigue solide, avec son lot de rebondissements et complots en tous genre et en arrière plan une rivalité entre République et Empire, pour former un ensemble qui tiendra en haleine le lecteur.
Aatea, Anouck Faure (Argyll)
Faites le plein d'air iodé ! Anouck Faure nous embarque dans l'univers de la Nuée, en compagnie d'Aatea, navigateur hors pair mais condamné à ne pas poser le pied à terre et finalement à l'exil pour ne pas avoir respecté les règles. Débute alors un périple maritime surprenant et foisonnant, au milieu des îles naissantes fourmillant de dangers mais aussi de belles rencontres et de découvertes sur ses origines et celles de son peuple.
Le Bouffon de la couronne, Thibault Lafargue (Actusf)
L’heure n’est pas à la joie au royaume de Ponance, bien au contraire puisqu’on y vénère plutôt le Triste, surtout depuis que la Male-Guerre a éclaté avec la Levance. Plongé au cœur des intrigues de la cour lorsqu'il est nommé bouffon du roi, Sébrain doit renoncer alors à ses espoirs de s’élever dans la hiérarchie du clergé. De complots en trahisons, Thibault Lafargue nous plonge dans un royaume au bord du chaos sans jamais s’emmêler dans sa toile. Une belle réussite portée par une plume agréable et des personnages criants d’humanité, avec leurs qualités et défauts.
Sélection jeunesse
17 ans à jamais, Gaël Aymon (Nathan)
En plein Première Guerre mondiale, Marthe et André tombent follement amoureux et se promettent, lorsque le jeune homme doit partir au front, de ne jamais laisser ni la guerre ni la mort les séparer. André disparaît bientôt au combat, et Marthe découvre qu’elle ne vieillit plus depuis ce serment échangé. Éternellement jeune fille, elle traverse tout le XXe siècle et ses tourments à la recherche de son amoureux. À travers cette histoire d’amour tragique, Gaël Aymon dessine une fresque du siècle et des multiples bouleversements qui l’ont constitué tout en l’inscrivant dans un dispositif narratif qui nous emmène jusqu’aux attentats du 13-Novembre. L’écriture est belle et sensible, accompagnant des personnages bien campés avec leurs craintes, leurs espoirs, leurs haines et leurs luttes : une histoire dans l’Histoire, pleine d’humanité. N’oubliez pas vos mouchoirs…
Le Maître de l’anarchie, tome 1 de La Voie de l'Oré, Marie Fabre (Mnémos « Naos »)
Grâce à la découverte récente d’un nouveau métal, l’Oré, la ville de Bohême a une économie florissante. Les grands industriels sont au pouvoir et la guident vers la prospérité. Une maladie étrange qui se répand dans les quartiers ouvriers et un tueur en série qui s’en prend aux notables viennent gâcher le tableau. Hatcher, jeune journaliste intrépide qui navigue d’une classe sociale à l’autre, décider d’enquêter sur ces deux sujets et se retrouve plongé jusqu’au cou dans des affaires sinistres, entre complots et trahisons sur fond de lutte des classes. Ce premier tome ouvre tambour battant la série de La Voie de l’Oré dans cet univers steampunk riche et palpitant où tous les coups sont permis. On suit avec joie (et suspense !) Hatcher d’un bout à l’autre de la ville, entraîné par l’écriture efficace de Marie Fabre et les multiples péripéties de son récit.
Les Apprentis de Morcelieu, tome 1 des Brûleurs d'or, Alice Parriat (Scrineo)
Cléo a passé des années à voler de quoi se payer des cours de magie auprès d’un enchanteur médiocre de son village perdu dans l’espoir de quitter un jour l’orphelinat où elle croupit pour partir à l’aventure. Enfin, un miracle se produit : un dénommé Lazarus vient la chercher pour l’installer au château de Morcelieu, domaine fabuleux et école de magie. Hélas, il ne faudra pas longtemps à Cléo pour découvrir la pourriture sous le brillant vernis, et même un complot qu’elle tente de déjouer avec ses nouveaux alliés entre deux révisions. Magie, mystère, amitié, politique ; tous les ingrédients sont là pour une aventure classique mais plaisante, aux nombreux rebondissements. L’héroïne est entourée d’une galerie de personnages tour à tour sympathiques, détestables, amusants ou effrayants, que l’on souhaiterait pouvoir selon les cas secouer, consoler, gifler ou tout simplement mieux connaître, car les énigmes sont monnaie courante à Morcelieu !
Le Chemin de la Dame, Marie-Noëlle Pichot (Gulf Stream)
Antoine et Michel sont inséparables depuis leur enfance, jusqu’au jour de 1917 où ce dernier meurt sous un obus sur le Chemin des Dames. Antoine, blessé et changé à jamais, revient au village et doit réapprendre à vivre, sans son meilleur ami. Bientôt, des incidents étranges et violents se produisent. Que s’est-il passé au front ? Quel rapport avec les quatre amis d’enfance qui ne sont plus que trois ? Et surtout, qui est cette Dame que l’on dit rôder dans la forêt et dont Antoine, enfant, a eu le malheur de croiser le chemin ? Marie-Noëlle Pichot nous parle du poids des traditions, du repli sur soi, de l’intolérance de tout ce qui sort d’une norme sociale arbitrairement définie, des plaies de la guerre et de l’inhumanité de ceux qui en profitent. Mais elle nous raconte aussi la sortie de l’enfance, la possibilité de choisir sa vie, l’amitié à toute épreuve, la force du sacrifice, et c’est un roman que l’on lit avec émotion.
Les Lilas du roi, tome 1 de Peau d'âme, Aude Ziegelmeyer (Gulf Stream)
Depuis la mort de sa mère, la princesse Blanche vit enfermée dans le Palais d’or. Son père, le roi de Roncevaux, ne s’intéresse qu’à son trésor, un âne merveilleux qui produit l’or qui assure la prospérité du royaume. Il annonce un jour à sa fille qu’il compte lui trouver un beau parti et se remarier lui-même pour avoir un héritier. Blanche n’apprécie pas de se voir exclue de la succession et cherche à montrer à son père qu’elle est digne de montrer sur le trône… jusqu’au moment où elle se rend compte de la folie qui a pris le roi. Première partie d’un diptyque qui reprend l’histoire de Peau d’âne, Les Lilas du roi est une lecture assez sombre voire franchement rude par endroits, tout en laissant de temps à autre un peu de merveilleux. L’émancipation de Blanche et sa lutte pour trouver sa place dans un univers qui ne lui en laisse que trop peu l’occasion en constituent le cœur, autour duquel gravitent des personnages en quête de sens, des rêves de justice, de revanche et de liberté et, bien sûr, le parfum des lilas de la reine.
Sélection du prix Elbakin.net 2025 du meilleur roman de fantasy traduit
Sélection adulte
La Ronde de nuit, Bora Chung (Rivages), traduction de Kyungran Choi et Pierre Bisiou
La Ronde de nuit affirme le talent singulier de Bora Chung pour tisser des récits où le surnaturel n’est jamais une fin en soi, mais un prisme à travers lequel observer les fragilités humaines. Un ouvrage dérangeant et captivant, qui s’inscrit parfaitement dans la continuité de son œuvre.
La Reine sirène, Nghi Vo (L’Atalante), traduction de Mikael Cabon
La Reine sirène revisite l’âge d’or d’Hollywood, revisité dans une version teintée de magie, où les studios fonctionnent littéralement grâce à des pactes occultes, et où devenir une star exige bien plus que du talent et de l’ambition : il faut être prêt à y laisser une part de son âme. Si on accepte son rythme fragmenté, sa narration elliptique et son onirisme, le voyage vaut largement le détour.
Comme l'exigeait la forêt, Premee Mohamed (L’Atalante), traduction de Marie Surgers
Comme l’exigeait la forêt est une lecture brève mais lourde, bâtie autour d’une idée simple : il y a des endroits qu’on ne quitte jamais vraiment, et des blessures qu’on n’a pas à expliquer pour qu’elles pèsent encore et toujours. Ce texte prend le parti de l’épure, de la tension et du non-dit. Pour peu qu’on accepte de le lire selon ses propres règles, il laisse une impression durable, à la manière de ces histoires qui ne cherchent pas à séduire, mais à mordre.
Sur toutes les vagues de la mer, Guy Gavriel Kay (L’Atalante), traduction de Mikael Cabon
Sur toutes les vagues de la mer nous propose des personnages hauts en couleurs évoluant dans une période troublée, pleine de piraterie et de guerres de religions. Avec en toile de fond la thématique de l’exil qui prend ici de nombreuses formes et tapisse de nostalgie le récit.
Les Diables, Joe Abercrombie (Bragelonne), traduction de Jean-Claude Mallé
Joe Abercrombie est de retour et comme d’habitude, ça va saigner. S’il délaisse ses royaumes du Nord imaginaires pour une Europe médiévale mâtinée de fantastique en plein schisme religieux, l’auteur anglais n’a rien perdu de son humour noir et de sa plume mordante, quitte parfois à en faire trop. Sur un rythme endiablé, il malmène comme toujours ses personnages jusqu'à ne plus savoir à quel saint se vouer pour déterminer qui est diable et qui est démon.
Sélection jeunesse
Une fille d’algues et de cire, Reece Carter (Fleurus), traduction d’Amélie Foulatier
Maca, petite fantôme (Macabée de son prénom complet), hante le grenier d’une cabane où complotent trois vilains sorciers sur une île inaccessible au large des côtes. Son rêve est de réussir à enfin rejoindre la ville des humains et partir dans le monde des vivants à la recherche de ses parents… elle s’est même constitué un corps de cire pour pouvoir leur apparaître et leur parler ! Maca nous raconte ses aventures sur un ton spontané, drôle et percutant, ses rencontres avec de curieux individus souvent loufoques et bien sûr sa découverte de ce pouvoir mystérieux qui se cache en chacun et chacune de nous. Un roman jeunesse plein d’humour, d’amour et de coquillages.
Nimbus, Jan Eldredge (Saxo), traduction de Sarah Idrissi
Les potichats, ça marche toujours ! Nimbus est dévouée à son petit maître humain, qui le lui rend bien. C’est en le défendant contre un démon de cauchemar libéré par erreur que sa vie bascule : blessée, abandonnée dans une décharge, elle se retrouve dans la maison d’une effrayante sorcière avec quatre autres chats eux aussi cabossés par la vie. En quête de sens et d’identité, Nimbus se découvre bientôt une étrange capacité à se promener dans les mémoires et les rêves, les siens comme ceux des autres. Elle décide alors de s’en servir pour aider son entourage et surtout sauver le garçon qui l’aime tant. Avec des personnages attachants, des bons sentiments sans niaiserie et une écriture douce comme des oreilles de chat, Jan Eldredge fait de ce roman jeunesse une lecture toute mignonne.
Les Titans du ciel, tome 1 d’Outrenoir, Marc J. Gregson (Lumen), traduction d’Ombeline Marchon et Jonathan Oriol
Issu d’une famille de la haute société, Conrad a vu sa vie s’effondrer lorsque son oncle a assassiné son père pour usurper son titre, reléguant le garçon dans les bas-fonds de la hiérarchie sociale. Devenu jeune homme, avide de vengeance, Conrad parvient à obtenir un apprentissage dans la dangereuse guilde de la Chasse.. Commence alors une violente compétition pour faire ses preuves, entre rivaux pour la première place et monstres volants à combattre en plein ciel. Marc J. Gregson offre une aventure bourrée d’action, avec des trahisons et des révélations en pagaille. Le héros apprend peu à peu à naviguer dans la société comme dans les cieux, à accorder sa confiance et surtout à imaginer une vie qui ne serait pas entièrement consacrée à la vengeance.
Adia Kelbara à l’Académie des chamans, tome 1 d’Adia Kelbara, Isi Hendrix (Seuil), traduction de Rosalind Elland-Goldsmith
Adia est rejetée par sa famille depuis toute petite, accusée de porter malheur. En plus, elle vient des Marais, dont les habitants sont méprisés par le reste du royaume. Malgré tous ces obstacles, elle est finalement acceptée à l’Académie des chamans ! Hélas, tout n’y est pas si rose : vétusté des installations, sévérité des enseignants, rivalités entre élèves… Et comme si tout cela ne suffisait pas, voilà qu’Adia découvre une terrible menace pour les élèves et le royaume et se retrouve mêlée aux affaires des dieux eux-mêmes. Adia Kelbara possède une mythologie riche et un univers intrigant dans lequel l’héroïne, d’abord timide et effacée, montre sa résolution, son courage et sa noblesse d’âme. Le suspense est bien ménagé et servi par une plume qui sait se faire tour à tour gothique, amusante et émouvante.
Ne pas déranger les dragons, Michelle Robinson, illustrations de Sharon Davey (Saxo), traduction de Marion Roman
Au royaume de Milmerveil, les dragons sont rois. Enfin, pas exactement, puisque le roi, bien humain, c’est le père de Grace et Portia. Mais toutes les lois du pays sont claires : il ne faut pas déranger les dragons. Et deux princesses qui en ont marre des robes à dentelle et de la broderie et qui veulent apprendre à monter à cheval et à jouer au trolley-ball comme de vrais chevaliers, ça, ça risque de ne pas leur plaire ! Ce court roman drôle et déjanté joue avec les clichés en démontant par l’absurde les préjugés démodés des contes de fée. Les illustrations complètent savoureusement le texte et les jeunes lectrices et lecteurs ne manqueront pas de sortir de ce livre un peu plus rebelles et peut-être même fans de trolley-ball.
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