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Colloque international sur Tolkien, Rambures 2008

Par Foradan, le jeudi 17 juillet 2008 à 22:15:58

De la fatigue à Wagner, en passant par une curiosité

III Des corps épuisés : l'effort et la fatigue dans le SDA – S. Hoët

Relire le Seigneur des Anneaux sous l'angle de l'effort, voilà le thème développé ici, et de manière inhabituelle. En effet, généralement, la fatigue est générée par les épreuves subies par les protagonistes, mais Tolkien offre des particularités.
Tout d'abord, du fait des différences de morphologie et d'entraînement des 9 marcheurs, ils réagissent différemment à la fatigue normale du voyage, mais en même temps, les hobbits montrent une étonnante résistance.
Mais surtout, le cas particulier de l'Anneau provoque l'usure de son porteur, poids physique et psychologique, tout en affaiblissant les frontières des mondes visibles et invisibles : Sauron est le seul qui peut se sentir plus vigoureux en recouvrant le Précieux.
Ceci dit, et la notion méritera d'être revue à la lumière de l'étude complète, malgré la fatigue extrême, malgré l'Anneau, on assiste à des cas de longévités accrues, à la prodigieuse vitalité hors normes de Gollum et à l'étonnante immunité de Tom Bombadil, aussi bien à l'Anneau qu'à la fatigue.

IV Aelfwine de Leithien et la chronique anglo-saxonne. Les passages vieil-anglais de l'histoire du Premier Age de la Terre du Milieu dans la Quenta, les Annales de Valinor, les Annales de Beleriand et the Notion Club Papers - L. Carruthers

Ce titre (si long qu'il fait office de présentation) renvoie à une page d'histoire méconnue et illustre une tentative de Tolkien de renforcer l'illusion d'historicité de la Terre du Milieu en tant que "pré-histoire mythique".

Comme je le signalai au sujet de "la formation de la Terre du Milieu" (HoMe 4), on trouvera plusieurs extraits rédigés en vieil-anglais, extraits parfois antérieurs à la "traduction" en anglais moderne, ceci afin de donner du poids à l'idée qu'Aelfwine/Eriol a jadis rencontré les elfes et a consigné leur Histoire dans sa langue maternelle aux alentours du 9° siècle.
Ce qui est révélé ici par le professeur Carruthers, c'est que Tolkien, soucieux d'une certaine crédibilité historique, s'est inspiré d'un authentique document rédigé autour de l'an mille, la chronique anglo-saxonne, et en a imité le style, la rédaction et les évolutions.
Peut-être se faisait-il, inconsciemment ou non, l'idée que les archéologues, dans dix ou quinze mille ans, pourraient considérer les annales de Valinor compilées par Eriol comme une preuve irréfutable de l'existence d'Arda, contemporaine (à quelques siècles près seulement) de la chronique anglo-saxonne.

V La question de l'influence wagnérienne dans l'imaginaire de Tolkien - A. Braito

Eu égard au poids de leurs oeuvres respectives, nombreux ont pensé que Tolkien devait une part de son inspiration à Wagner (L'Anneau des Nibelungen), mais Tolkien s'en est toujours défendu, revendiquant une lecture différente des mythes germano-nordiques.
Très rapidement, petite comparaison/distinction de ces deux monuments.

  • Wagner pratique l'épopée à outrance d'un bout à l'autre, et quand tout est fini...l'anneau ferme la boucle et réamorce un nouveau cycle, on assiste à une opposition entre une vision "industrielle" (Alberich) et "naturelle" (Siegfried) du monde.
  • Tolkien confère une linéarité à son monde : une fois l'Anneau détruit, le temps des elfes est fini, l'écoulement des jours se poursuit; l'épopée, avec ses crises, ses instabilités, ses oppositions, nous ne les retrouvons de manière ponctuelle (Isengard, le nettoyage de la Comté) qu'à un niveau microstructurel.

Ce qui m'amène à penser que les ressemblances, quand elles existent, tiennent davantage du contexte que de la narration, entre un monde wagnérien en boucle sur lui-même et Arda qui se déroule avec ses crises mais sans se répéter.

  1. Des dragons et de l'espoir.
  2. De la fatigue à Wagner, en passant par une curiosité
  3. De l'influence sur la fantasy, un peu de symbolisme, une pincée de hobbit et un dé 20.
  4. D'une perspective, de la tentation, un détour par le narcissisme avant de découvrir Gandalf
  5. Héroïsme, tripartisme, dark fantasy et intertextualité
  6. Des femmes, des Nains, la création d'une mythologie et l'histoire littéraire

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